Le but de la loi travail était de simplifier le droit du licenciement économique et d’en permettre une meilleure lecture par les employeurs. Ainsi ces derniers ne craignent plus de licencier pour motif économique. A la lecture du texte de l’article L1233-3 du Code du travail, ils savent si leur situation justifie un licenciement ou non. Le risque de l’arbitraire du conseil des prud’hommes est donc réduit !
La première partie de la définition du licenciement pour motif économique ne change pas : il s’agit toujours d’un licenciement « pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ».
Ce sont les difficultés économiques étant la cause du licenciement qui sont précisées la décision de licencier dans ce cadre est justifiée dans les hypothèses ci-dessous :
Un licenciement peut également être justifié par l’introduction de nouvelles technologies ou encore la réorganisation de l’entreprise si cela est nécessaire pour sa compétitivité. La nouvelle loi évoque également des indicateurs autres tels que les pertes d’exploitation, la dégradation de la trésorerie ou de l’excédent brut d’exploitation. Cependant, elle ne précise pas dans quelle proportion une évolution négative permet de procéder à un licenciement.
Par cette réforme aucune révolution ne s’opère, en effet tous les critères ci-dessus évoqués ne sont pas nouveaux et étaient déjà connus des praticiens du droit, en effet les juges les prenaient déjà en compte afin de justifier ou non une décision de licenciement. En réalité, et depuis longtemps, c’est bien la jurisprudence et non le législateur qui créaient le droit du licenciement économique, c’est donc dans la jurisprudence que le droit se trouvaient et non dans le Code du travail.
Ainsi cette réforme a pour seul intérêt de réunir les critères dans un seul et même article du Code du travail, et donc de les rendre lisibles et compréhensibles par tous, et notamment les petits employeurs, acteurs majeurs du marché de l’emploi.
En précédant à cet éclaircissement, il y a fort à parier que les petites entreprises hésiteront moins à embaucher, en effet sachant qu’un licenciement est possible en cas de perte de vitesse les employeurs seront plus enclins à se lancer.
Ce nouvel article encourage-t-il pour autant les licenciements ? Dans le fond les règles sont toujours les mêmes, néanmoins les employeurs seront confortés dans leur analyse grâce à un texte simple et compréhensible (pour une fois !) et prendront surement plus facilement la décision de licencier lorsque l’entreprise connait une mauvaise passe.